Publié le 15 Mai 2012

Mardi 24 avril 2012
 Aujourd’hui jour de départ pour Florès, un voyage organisé par le Club Bien à Bali.
Florès fait partie des petites iles de la Sonde (Nusa Tenggara) qui regroupent 566 iles sur plus de 1300 kms d’Ouest en Est. Florès a une longueur de 375 kms et une largeur entre 12 et 70 kms.
Le relief est assez tourmenté et est recouvert d’une abondante végétation tropicale. L’île compte une douzaine de volcans toujours actifs, dont certains dépassent les 2300m d’altitude.
Sa population est d’environ 1.600.000 habitants et les deux villes principales sont Maumere à l’Est et Labuan Bajo à l’Ouest.
Nous sommes un groupe de 13 personnes, des membres du club ainsi que des amis venus nous rendre visite à Bali. Bernard nous a concocté un programme assez chargé qui va nous permettre de découvrir la partie centrale et l’ouest de Florès ainsi que l’ile de Rinca avec ses fameux komodos.
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Arrivée en début d’après-midi à l’aéroport d’ENDE, nous embarquons dans quatre voitures en compagnie de deux guides de Florès. Nous faisons route vers MONI, à la découverte du pays Lio.
Notre premier aperçu de Florès, c’est la route très sinueuse qui grimpe dans la montagne et frôle parfois le précipice. Des pluies récentes ont provoqué des éboulis et des glissements de terrain, de gros rochers parsèment le bas-côté, de grands arbres déracinés penchent au-dessus de la route. C’est impressionnant ! Nous croisons de nombreux chantiers qui ralentissent la circulation. Ce sera la même chose plus à l’Ouest quand nous irons de Ruteng à Labuan Bajo en traversant d’autres régions montagneuses. Mais nos chauffeurs restent zen, ils ont l'habitude de cette fameuse route transflorésienne.
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Mais nous sommes surtout saisis par la beauté rude de ce paysage montagneux, les versants sont couverts d’une forêt tropicale très dense, luxuriante, parfois entrecoupée de cascades. On distingue partout d’énormes palmiers avec leurs grappes de fruits verts.          
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 On aperçoit des villages isolés sur les contreforts dans la montagne et quelques maisons éparpillées le long de la route. Au fond des vallées s’étalent rizières et torrents rocailleux.
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Nous nous arrêtons à NDURIA où des étals en bord de route présentent de beaux légumes et fruits empilés avec beaucoup de soin et de recherche. Le petit en-cas servi dans l’avion nous a laissés sur notre faim…nous en profitons pour faire quelques emplettes, œufs durs, carottes et mandarines aussitôt dégustés sur place.    
     
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Vers 18h nous arrivons enfin à l’Ecolodge de Moni où nous allons passer la nuit.
Les bungalows sont agréables, et le site est joli. Le diner du soir dans un restaurant du coin est apprécié par tout le monde : une soupe roborative et délicieuse, un plat de mie goreng avec saté et des bananes en dessert, le tout arrosé de Bintang ou de jus de fruits au gré de chacun.
Ce sera d’ailleurs une bonne partie de notre ordinaire pendant tout le séjour : soupe en entrée et bananes en dessert. Cela deviendra vite un sujet de plaisanterie.
FLORES - diner à Moni
Après le diner, tout le monde était prêt à chercher le night-club du coin pour fêter notre première nuit à Florés… quand Bernard nous annonce que le réveil demain matin devra se faire vers 3H30 pour partir à 4H !! Aie, aie, aie, du coup nous filons tous au lit.


Mercredi 25 avril 2012

Ce matin, nous allons découvrir le KELIMUTU, le volcan le plus célèbre de Florès, grâce à ses trois lacs de cratère dont les couleurs varient en fonction des gaz libérés dans les eaux des lacs.
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A 4 heures du matin, l’œil embrumé, les os engourdis mais l’esprit (presque..) déjà vif, nous partons en voiture jusqu’au parking du Kelimutu. Puis nous attaquons courageusement les 30-40 mn de marche pour monter tout d’abord un chemin qui serpente dans la forêt, puis des escaliers sur la crête qui nous mènent au point d’observation sur le sommet.

Pas de chance, à mi-chemin, une pluie fine et glacée commence à tomber. Mais notre guide nous donne une leçon de sagesse indonésienne : quand nous regrettons qu’il pleuve, il nous rétorque que nous avons de la chance, car il pourrait y avoir du brouillard et alors nous ne verrions vraiment rien…
Nous arrivons au sommet vers 5 heures et quart, le soleil n’est pas encore levé, et nous sommes bien contents de trouver là-haut un marchand local qui est monté peu avant nous et qui nous prépare thé ou café pour nous réchauffer. Il fait de bonnes affaires car il a aussi amené un stock d’ikats qu’il vend à ceux d’entre nous qui ne sont pas assez couverts ou qui veulent se protéger de la pluie!
Les habitants de la région, chrétiens pour la plupart, partagent la croyance animiste ancestrale qui veut que les âmes des morts trouvent ici leur dernière demeure, après leur passage devant Konde Ratu, le gardien des portes de l'Esprit. Konde Ratu, selon la "qualité" de l'âme qui se présente, lui désigne comme dernier refuge un des trois lacs. Quand le soleil se lève, nous découvrons petit à petit les couleur des trois lacs. Celui qui est le plus à l’ouest est de couleur bleu foncé, presque noir. Il se nomme Tiwi ata mbupu ("lac du vieil homme"). Les deux autres sont d’un beau bleu laiteux. Ils sont accolés, séparés uniquement par une mince paroi rocheuse. Le lac central est Tiwi nua muri kooh tai ("lac des hommes jeunes et des vierges"). Le dernier est Tiwu ata polo ("lac enchanté"). Il y a  quelques années il était de couleur rouge foncé.
FLORES - Kelimutu au lever du soleil

La descente est superbe, la pluie s’est arrêtée, nous pouvons voir sur la crête tout ce que nous avons monté dans la nuit, admirer un bel arc en ciel, et prendre un autre chemin pour observer de plus près les deux lacs bleu turquoise qui étincellent au soleil.
FLORES - le Kelimutu au soleil         
 
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De retour à l’hôtel, nous apprécions un bon petit déjeuner et une douche bien chaude avant de reprendre la route vers Ende.          
 
Nous nous arrêtons dans le village traditionnel de WOLOGAI. Un impressionnant banian aux racines apparentes marque l’entrée de ce village. Nous sommes accueillis par le chef du village - un homme au sourire éblouissant - et le responsable des traditions, un homme plus âgé qui se débrouille en anglais et nous explique les traditions en vigueur dans ce village Lio, qui allie catholicisme et croyances animistes.
FLORES - le village de Wologai

Le sculpteur du village est très fier de nous montrer ses ouvrages.
Quelques uns d'entre nous font des achats.
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A partir d’Ende, la route longe la côte et nous offre de belles vues sur des plages de sable noir. Nous nous arrêtons sur la plage de NANGA célèbre pour ses galets bleus.
Des strates de roche bleue jalonnent la route, ce qui explique l’origine des amas de galets bleus qui jonchent la plage. Nous observons les villageois qui ramassent et trient les galets destinés à la vente, et notamment à l’exportation vers le Japon.
Tout notre groupe se retrouve sur la plage pour chercher des galets à ramener en souvenir.
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Nous poursuivons le voyage vers BAJAWA, qui est le chef-lieu de la région Ngada.  En dépit de leur conversion au catholicisme, les Ngada sont restés très attachés à leurs croyances et leurs rites animistes, fondés sur un culte complexe des ancêtres.

 

Sur la route entre Ende et Bajawa, nous avons pu voir le volcan EBULOBO (2124 m) au sommet toujours surmonté de fumerolles, maintenant en approchant de Bajawa, nous admirons le volcan INERIE, le plus haut de Florès (2245 m).

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En fin d’après-midi, nous nous arrêtons à WOGO, un village de type matriarcal.

D’ailleurs ce sont des femmes qui nous accueillent et nous accompagnent pour nous faire visiter le village. Nous sommes frappés par l’organisation du village, sa propreté, son architecture rectiligne. Deux rangées de maisons à toit de chaume bordent un large espace central où se trouvent les autels des esprits des ancêtres fondateurs de chaque clan.
Les ancêtres mâles sont représentés par les ngadhu, des piliers sculptés surmontés d’un toit conique en chaume, le tout ressemblant à un parasol. Les esprits femelles, les bhaga, sont représentés par des petites maisons carrées au toit de chaume. Complétant l’ensemble, des stèles de pierre sont fichées dans le sol autour d’une pierre sacrificielle.

Mais on peut voir également des tombes chrétiennes au pied des maisons décorées de cornes de buffles sacrifiés et de mâchoires de porcs.
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Il n’y a pas de tisserandes d’ikat dans ce village, les femmes y fabriquent de la vannerie. L’une d’entre elles, avant de nous proposer ses petits paniers, nous propose de visiter l’intérieur de sa maison. Un beau banc en bois sculpté voisine avec des chaises en plastique. Une télé trône dans la pièce principale, tandis qu’à la cuisine le repas se prépare sur un feu de bois. Une statuette de la Vierge Marie est accrochée au mur, nous rappelant que tout en conservant leurs croyances traditionnelles, les Ngada sont catholiques. 

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Malgré la nuit qui tombe et nos guides qui nous pressent, nous nous attardons à Wogo, pour essayer de discuter un peu avec les habitants. Comme partout, ils se laissent photographier avec le sourire, l'occasion d'une belle galerie de portraits.
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Jeudi 26 avril 2012

 

 Après un petit déjeuner très matinal, nous partons visiter un autre village de l’ethnie Ngada, BENA, un superbe village mégalithique situé au pied du volcan Inierie au sud de Bajawa. Comme à Wogo, les habitants ont préservé leurs coutumes et leurs croyances envers les esprits ancestraux, représentés par les « parasols » ngadhu et les huttes bhaga. Reprenant cette symbolique, chaque toit de maison est surmonté soit d’un guerrier avec lance et machette comme le pilier du ngadhu, soit d’une hutte miniature identique à la bhaga.
Sur le terre-plein central, se trouvent  d’étranges constructions mégalithiques, amas de pierres hérissées vers le ciel qui s’enchevêtrent, à côté de tombes plus récentes ornées de crucifix.

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Les ikats multicolores qui sont suspendus aux maisons constituent un spectacle splendide. Le terme indonésien ikat qui signifie « nouer » ou « lier », désigne les étoffes aux motifs élaborés dont les fils, avant d’être teints, sont noués avec des fibres imperméables sur les parties ne devant pas recevoir la couleur. Traditionnellement les teintures sont préparées avec des produits naturels, comme l’indigo pour le bleu et le mengkudu pour le rouge. Plusieurs bains successifs sont nécessaires pour obtenir des couleurs intermédiaires comme le marron, le violet. La ligature des fils et la teinture est un travail long et de grande précision pour que les fils fassent ensuite apparaitre les motifs désirés au moment du tissage final. Mais beaucoup d’ikats, comme ceux qui sont exposés à Bena, sont maintenant faits avec des teintures chimiques, ce qui explique leurs couleurs vives.

Tout au long de notre voyage, nous pourrons voir que, dans les villages traditionnels, tout le monde porte l’ikat. Cousu pour former un tube, l’ikat peut être porté comme un sarong, ou bien peut aussi recouvrir un bras ou les deux, les épaules, la tête.
Selon l’occasion ou les besoins, il devient jupe, robe, sac, cape, couverture…

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Nous reprenons la route vers Ruteng, avec un arrêt à AIMERE pour voir un atelier artisanal de fabrication de l’arak. L’arak est produit à partir du fruit du lontar (le palmier borasse). Des seaux sont installés en haut du palmier pour recueillir directement la sève. Celle-ci est mise ensuite à fermenter avec une écorce, mais « secret de fabrication » oblige, les habitants qui nous reçoivent n’ont pas voulu nous en révéler la provenance. Ce mélange est ensuite chauffé et distillé, la vapeur qui se dégage part dans un tuyau en bambou puis s’écoule goutte à goutte dans un bidon en plastique.
La visite se conclut avec de nombreux achats de la part de tous ceux qui ont bien l’intention de se régaler de « arak madu » (arak + miel) ou de « arak attak » (arak + sprite + citron vert). C’est ce que nous ferons le soir même en organisant une dégustation autour de la piscine de l’hôtel !

FLORES - fabrication de l'arak

Après une courte halte pour admirer le lac de RANAMESE, nous arrivons enfin à RUTENG.
Nous sommes maintenant dans le pays Manggarai. Pas vraiment le temps de découvrir cette bourgade, car nous ne faisons qu’y déjeuner. Assez vite nous repartons vers notre prochaine étape, Labuan Bajo, car la route est longue et toujours sinueuse…

Les camions se succèdent, parfois ils sont tellement énormes qu’ils ont du mal à négocier les virages en épingle à cheveux, les chauffeurs sont obligés de s’arrêter et de descendre de leur camion pour mieux estimer les manœuvres à faire. Ils signalent leur arrêt en lançant de bruyants coups de klaxon résonnant comme une corne de brume.

Les camions à Florès…une véritable épopée sur cette route qui n’en finit pas de grimper, tourner, descendre, sinuer sans fin. Ces camions, bus et bemos nous offrent en permanence un spectacle folklorique, avec leurs couleurs variées, leurs décorations étonnantes, leurs cargaisons de toutes sortes ( sacs de riz, bananes, noix de coco, pneus, branchages, bidons et canapés…) sans parler des passagers juchés sur le toit ou agrippés aux portes.
FLORES - les véhicules

Nous nous arrêtons dans la région de CANCAR qui est célèbre pour ses lingko, des rizières en forme de toile d’araignée. C’est une façon de répartir de façon égalitaire les rizières entre les différents clans et familles.

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Il fait déjà nuit lorsque nous arrivons enfin à notre hôtel à LABUAN BAJO mais les bungalows répartis dans des terrasses fleuries semblent bien agréables. Et un bon diner nous attend dans un restaurant proche de l’hôtel.

Vendredi 27 avril 2012

Le programme de la journée est consacré à une excursion en bateau pour naviguer jusqu’à l’île de RINCA observer les dragons ou varans de Komodo, puis déjeuner à bord et aller accoster dans une petite ile pour nager ou faire du snorkelling.

Une fois sur l’île, un chemin entre les palétuviers nous mène au camp de Loh Buaya où nous attendent deux guides, munis chacun d’une longue fourche en bois - pour repousser les dragons qui s’approcheraient un peu trop près…
Nos  premiers varans, nous les apercevons très vite,  ils se prélassent au pied d’une des cabanes du camp. Leur langue fourchue, leurs énormes griffes recourbées, leur façon de se mouvoir, ils sont vraiment impressionnants !

FLORES - dragons à RINCA

Nous continuons notre randonnée sur l’île, à travers la savane et les palmiers lontar, mais nous n’aurons pas la chance de voir beaucoup d’autres dragons.
En revanche, nous découvrons un buffle enlisé dans une mare boueuse. A-t-il été mordu par un dragon, et infecté par les bactéries contenues dans la salive de celui-ci ? C’est la façon dont le dragon de Komodo peut tuer ses proies, attendant que la bête meure pour revenir l’ingurgiter tranquillement.
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Nous profitons d’un déjeuner relax sur le bateau, mais le temps gris et couvert, puis la pluie et la mer qui commence à s’agiter sérieusement nous obligent à rentrer plus tôt que prévu à l’hôtel, directement sans nous arrêter sur la petite île comme prévu.

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Samedi 28 avril 2012

Deux visites sont au programme pour notre dernière matinée à Florès.
La première nous amène au marché de Labuan Bajo.  Ambiance colorée, pleine d’odeurs, de découvertes de produits étonnants – comme une fourmilière achetée par un de nos guides, un remède traditionnel parait-il.

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L’atmosphère est bon enfant,  les gens se prêtent volontiers au rituel des photos, tandis que nous essayons de discuter avec eux, les faisant rire avec notre "bahasa indonesia" un peu limitée malheureusement pour beaucoup d'entre nous.
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La visite suivante est celle de la grotte Batu Cermin (« Roche Miroir »), un affleurement calcaire composé d’une série de grottes.  Nous ne verrons pas l’effet de réfraction du soleil sur les roches qui donne son nom à la grotte,  mais de nombreuses stalagmites et stalactites, des « voiles de mariée », des fossiles et plusieurs bestioles assez peu engageantes – genre énorme araignée...
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Dernier déjeuner dans un restaurant avec terrasse d’où nous pouvons admirer la superbe baie de Labuan Bajo sous un soleil éclatant – une eau transparente, une végétation luxuriante, une multitude de petites  îles dans le lointain – le spectacle nous donne envie de rester mais il est bientôt l’heure de partir vers l’aéroport.

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C’est la fin de notre voyage à Florès, nous repartons la tête remplie d’images magnifiques et de souvenirs joyeux de notre groupe.
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Andy, Bernard, les deux Catherine, Christiane, Claudie, Didit, Dominique, Guy, Hubert, Réjane, Yves et Anne-Marie.

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Rédigé par bienabali

Publié dans #Voyage

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